Historique


Les débuts

Quoique Champlain soit venu dans l’Est ontarien en 1613, la présence française en Ontario remonte officiellement au 1er aout 1615, date de la rencontre entre Champlain et le chef huron-wendaat à Toanché (maintenant Penetanguishene).  Champlain passe une année en sol ontarien en 1615 afin de tisser des liens avec les Hurons-Wendaats et d’établir les bases de la traite des fourrures en Ontario.

C’est de cette façon qu’il jette les fondements du premier établissement européen, Sainte-Marie-aux-pays- des-Hurons en 1639 (comté de Simcoe) et par la suite de la création de cette province, qui joue un rôle central dans la Confédération.

Les Français sont les premiers explorateurs de la province et établissent les premières colonies de peuplement. Ils font partie intégrale de l’histoire de l’Ontario.

L’histoire de la présence française en Ontario débute avec les explorations du jeune Étienne Brulé en 1610 et l’établissement de la première mission jésuite à Sainte-Marie-aux-pays- des-Hurons en 1639.

Les Français sont les premiers Européens à révéler les ressources naturelles et économiques du territoire qui deviendra l’Ontario et à nouer des alliances avec les autochtones.

Cependant, à la suite de guerres avec les Iroquois et les Britanniques, les positions françaises s’affaiblissent et la France cède à l’Empire britannique toutes ses colonies d’Amérique du Nord avec le traité de Paris de 1763.

Le régime britannique

Sous le régime britannique, les francophones participent au développement économique et social du Haut-Canada et gagnent de l’autonomie. Grâce aux efforts des communautés religieuses, les premières institutions d’enseignement en français apparaissent.

Après la Confédération canadienne de 1867, l’Ontario vit une période d’immigration et de prospérité due à l’industrialisation et à la construction des chemins de fer. La colonisation canadienne française suit d’ailleurs le tracé des voies ferrées. À cette époque, les divisions internes se multiplient entre les Canadiens-Anglais prônant l’assimilation, et les Canadiens-Français, réclamant l’accès à un statut d’égalité. Les chefs de file canadiens-français exigent la reconnaissance de leurs droits religieux et scolaires.

Les combats du 20e siècle

Suivant l’adoption du Règlement 17 en 1912 qui impose la langue anglaise comme seule langue d’enseignement dans les écoles publiques ontariennes, les francophones organisent la résistance populaire et créent des écoles séparées. La crise se résorbe en 1927 lorsque les écoles bilingues sont rétablies.

Entre 1910 et 1960, les francophones de l’Ontario mettent sur pied de nombreux organismes afin de défendre leurs droits et de promouvoir leur culture.

Ces années voient notamment la création de l’Association canadienne-française d’éducation de l’Ontario (ACFÉO) en 1910 qui devient l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario en 2006, de la première Caisse populaire francophone en 1910, et du quotidien Le Droit en 1913.

À partir de 1969, les lois ontariennes autorisent l’existence des écoles de langue française aux paliers élémentaire et secondaire. En 1970, l’administration des services en français au gouvernement se charge de la création du Bureau du coordonnateur provincial des services en français (qui devient l’Office des affaires francophones en 1985).

Sur la scène culturelle, les années 70 sont une période d’effervescence artistique, en particulier dans la communauté de Sudbury. Le drapeau franco-ontarien est créé et hissé pour la première fois devant l’Université de Sudbury le 25 septembre 1975. L’anniversaire du drapeau est depuis devenu une date symbolique pour la communauté franco-ontarienne et est célébré chaque année.

À partir de 1980, TVOntario commence à offrir une programmation en français. En 1984, la Loi sur les tribunaux judiciaires confère au français le statut de langue officielle dans les tribunaux au même titre que l’anglais. En 1986, le gouvernement ontarien adopte la Loi sur les services en français. Elle donne au français un statut légal à l’Assemblée législative et garantit au public le droit de recevoir des services gouvernementaux en français dans les régions désignées.

Les années 1990 et 2000 sont jalonnées d’avancées et de réalisations. Il y a la création de douze conseils scolaires de langue française en 1997 et la reconnaissance par l’Assemblée législative de l’Ontario du drapeau franco-ontarien comme emblème de la communauté francophone ontarienne en 2001.