Visiter les monuments de la francophonie



Logo monument de la francophonie

Image

Cornwall - Parc Lamoureux 

Site du Monument :
Parc Lamoureux
100, chemin Water Est
Cornwall (Ontario) K6H 6G4

Date du dévoilement : 12 septembre 2010


Les photos du monument

Image
Image
Image
Image
Image

Le monument de la francophonie de Cornwall


Ce monument est une dédicace aux francophones, femmes et hommes qui ont participé activement au développement du tissu social, culturel et économique de la communauté de Cornwall. Il est aussi un testament aux générations à venir.
Il commémore les bâtisseuses et les bâtisseurs qui ont travaillé à rendre Cornwall, une communauté où il fait bon vivre.

Il célèbre ces femmes et ces hommes d'hier, d'aujourd'hui et de demain, journaliers, professionnels, entrepreneurs, mères et pères de famille, membres du clergé et des communautés religieuses et personnes à la retraite qui partagent une langue, une culture et une histoire commune. Aussi, il vient fêter la jeunesse d'aujourd'hui où grandissent les leaders de demain.

Symbolisme
La base composée de béton armé soutient les tableaux de granite sur lesquels sont inscrites les grandes lignes de l'histoire, et de la contribution importante des francophones à la communauté de Cornwall. Cette base qui n'a aucune séparation est synonyme de travail d'équipe, de force, d'appui et de continuité.

Le Monument de la francophonie de Cornwall, c'est moi, c'est nous.


Par Gilles A. Davidson.

J'ai une histoire à vous raconter. C'est une histoire semblable à bien d'autres qui ont vu leur origine dans l'est de Cornwall. C'est une histoire qui vient du coeur.

La semaine dernière, j'ai pris un après-midi pour retourner dans le temps. Mon objectif, retracer la marche de mes parents en direction de la Coton.

Avant d'entreprendre mon parcours, je me suis assis sur un banc devant le Monument de la francophonie de Cornwall pour la première fois depuis son inauguration au mois de septembre 2010, j'ai lu dans son entier les textes gravés sur ses plaques de granit.

La première plaque me parle des « vagues de francophones en provenance des fermes et des villages de l'Est ontarien et de la province de Québec ». Ces hommes et ces femmes, ces familles canadiennes-françaises se déracinent, partent à l'aventure et viennent s'établir à Cornwall pour des raisons économiques, pour le travail.

« Dans les années 1870, l'avènement des usines de coton et de laine (Dundas, Stormont et Canada Cotton Mills) un peu plus tard l'industrie de pâte et papier (Toronto Paper Co. / Howard Smith / Domtar Fine Papers ) ». Je visualise mes grands-parents Bélanger partir de la région de Rimouski pour venir s'établir à Cornwall. Mon grand-père William, ma mère Thérèse, mon père Oscar et plusieurs oncles et tantes des deux côtés de la famille ont travaillé à la sueur de leur front à la Coton et y ont laissé un peu d'eux-mêmes. C'est en effet dans la « weave room » que mon père eut l'audace d'attirer l'attention de ma mère en déposant des boîtes de chocolats dans son panier à ordures. Vous voyez, ma mère, ayant à peine 19 ans, était responsable d'attacher et de couper les extrémités des fils libres sur les tisseuses et elle les jetait dans son panier. À sa grande surprise, une boîte de chocolats! Je ne puis vous dire combien de boîtes de chocolats mon père a dû acheter et déposer dans le panier de ma mère pour qu'enfin elle s'en aperçoive.

Mon grand-père Alex a marié Aldéa Vachon à Glen Robertson. Avec elle, il a pataugé dans les parages couvrant Alexandria, Glen Robertson, Lochiel, Glen Nevis, VanKleek Hill et Hawkesbury, puis s'est retrouvé à Cornwall. Alex réussit à trouver un emploi au moulin Howard Smith Paper Mill.

Un peu plus loin sur ce beau monument de la francophonie je lis « Dans les années cinquante, des associations et plus de 16 clubs sociaux se structurent, affirment leur identité, répondent aux besoins de la population et fondent, en 1961, le Conseil de vie française... Celui-ci organise pendant de nombreuses années la Semaine française ». En lisant ces mots, je peux voir derrière le texte sur le poli de la plaque de granit noir le reflet des nuages blancs. Dans un moment éphémère, je crois voir ma mère aux cheveux blancs, portant avec grande fierté son écharpe satinée sur laquelle est inscrite « Mère canadienne-française de l'année 1977 » . Quel honneur pour elle, pour sa famille et pour tous ceux qui la connaissaient!

Sur la prochaine plaque, je lis, « En 1887 s’ouvrent les portes de la première église francophone de Cornwall, la paroisse de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie. » Depuis ce temps, l'est de Cornwall vit à l'ombre du clocher de cette magnifique église. C'est dans cette église que ma mère fut baptisée, ou elle fit sa première communion et où pendant son adolescence, fut Enfant de Marie. Pendant sa jeunesse, sa foi grandit et chez elle mûrit le don de soi. Ce sont ces valeurs canadiennes-françaises catholiques qu'elle a su inculquer chez ses enfants. Les boîtes de chocolats de mon père ont porté fruit! C'est dans cette belle église au style gothique que ces deux jeunes personnes âgées de 20 ans ont récité leurs voeux matrimoniaux. Un an plus tard, me voici à mon baptême dans la sacristie de cette même église.

Mes parents ne sont plus, toutefois leurs noms sont gravés sur la plaque des bâtisseurs et bâtisseuses en compagnie des noms des familles de leurs enfants. J'ai eu des frissons de fierté et un coeur ému.

En me levant, je tourne mon regard vers le centre du monument. J'examine avec intensité ces oeuvres artistiques révélatrices créées par des élèves des paliers intermédiaires et secondaires des deux conseils scolaires.

Le soleil de fin d'après-midi jette ses brillants rayons sur les silhouettes d'acier inoxydable reflétant or et argent. Ce métal qui rayonne d'ardeur et me remplit d'espoir... l'espoir qu'un jour la jeunesse francophone puisse prendre la relève et continuer l'oeuvre des générations passées. Ces silhouettes si bien définies rendent hommage à la ténacité de la francophonie en Ontario et par le symbolisme de l'acier, notre culture ne sombrera pas dans l'oubli.

Juste au bas de ces belles formes humaines stylisées, une plaque de granit gravée vient identifier les artistes et donner une brève explication de l'oeuvre et de son processus de création. De la pensée créative de ces jeunes surgit l'illustration d'un avenir riche et prometteur.

Des phrases comme celle de Mia, « Issus d'un héritage culturel bien établi, nous grandissons en suivant un chemin parfois sinueux... » Celle d'Evan, « Nous sommes enracinés ici comme le trille et notre présence restera toujours...» Raven et Christophe écrivent « Avec le lys à la souche et le trille au coeur, nous nous envolons vers un avenir prometteur...». De leur côté, Sophie et Roxanne nous témoignent l'avenir par ces mots, « Pour nous propulser de façon à réussir à atteindre notre idéal et avoir en main notre identité franco-ontarienne...»

Au bas de ces textes, je lis le thème de cette murale « Ensemble, toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus fort ». Cette devise, inspirée de Pierre de Coubertin, imbibée de discipline personnelle, de travail d'équipe et d'engagement, invite la jeunesse et tous les francophones et francophiles indépendamment de leur âge à donner le meilleur d'eux-mêmes et à viser le dépassement pour atteindre la réussite.

Je remarque dans le pavé uni, devant ce beau monument, des plaques sur lesquelles sont gravés des noms : Jeannine Séguin, Gérald G. Samson, Hughette Burroughs, Révérend Père Charles-Émile Claude, Tina Charlebois, Gaëtan Simard et François Bazinet. Ces noms viennent donner des visages aux écrits. Leaders communautaires, leaders culturels, francophones de coeur, immortalisés, tracent la voie aux générations futures.

De l'autre côté, je fais une pause pour lire la liste des nombreux bâtisseurs et des bâtisseuses. Ce qui me fait le plus chaud au coeur, c'est de voir le nom de mes petits-fils Émile et Antoine gravé sur cette plaque de granit.

Je quitte ce lieu dont la valeur est inaliénable... site historique où se rencontrent le passé, le présent et l'avenir. Toutes ces pensées rétrospectives se basculent en moi alors que je continue ma promenade, silencieux, absorbé dans mes pensées d'hier et d'aujourd'hui avec la ferme conviction d'un avenir meilleur.

Liste des bÂtisseurs

Les membres du comité organisateur du Monument de la francophonie de Cornwall remercie les commanditaires et les bâtisseurs pour leur appui financier.


COMMANDITAIRES CORPORATIFS

BÂTISSEURS INDIVIDU-FAMILLE